Une rentrée tout en douceur grâce aux conseils d’une psychologue
Nouvelle année scolaire, nouveaux objectifs, la rentrée peut être vue comme une montagne parsemée de bosses et de virages. Seulement, avec un peu de préparation et une pincée de zen attitude, le sommet fait un peu moins peur. Rencontre avec Marie Le Yannou, psychologue clinicienne et hypnothérapeute qui nous distille ses conseils pour une rentrée placée sous le signe de l’apaisement.

Comment préparer sereinement la rentrée ?
La rentrée est synonyme de nouveautés mais également d’incertitudes. La clé pour ne pas se laisser envahir est de s’y préparer progressivement. On peut par exemple en amont commencer à organiser ses journées sur un carnet, agencer son espace de travail ou encore préparer son sac. Sans oublier de reprendre un rythme de sommeil régulier qui a pu être un peu bouleversé pendant les vacances.
Une fois la rentrée mise en place, il est important de s’octroyer des moments rien qu’à soi. Le sport, l’art, la cuisine … Trouver ce qui nous fait du bien et faire des petits rituels dans la semaine qui nous ramènent dans le moment présent, loin des tracas du quotidien.
En cas de coup de mou, il est important de se reconnecter au positif, à ce que peut apporter cette nouvelle rentrée comme commencer une nouvelle activité, faire des rencontres ou encore acquérir de nouvelles compétences. Les pensées négatives nous traversent tous à certains moments. Il convient alors de les repérer, analyser leurs origines puis les modifier. Pour ce faire, il faut rééduquer le cerveau avec de petites phrases comme « je vais y arriver tout en y allant étape par étape » Une sorte de mantra à se répéter tous les matins devant sa glace.
Quelle est la différence entre le stress et l’angoisse ?
Le stress est une réponse physiologique normale et naturelle face à la peur. Ce phénomène prend racine dans notre cerveau en étant géré par l’amygdale. Avec notre cortex préfrontal on observe l’environnement pour adapter notre réponse et ainsi mieux se protéger face à un danger imminent.
L’angoisse, au contraire résulte de l’anticipation d’un danger alors qu’il n’y en a pas. On rentre alors dans une hypervigilance qui quand elle devient chronique peut avoir des effets délétères sur notre quotidien. Palpitations, crises d’angoisse, troubles du sommeil, irritabilité, nausées, les symptômes, peuvent être autant physiques que mentaux.
Que faire si cette angoisse perdure dans le temps ?
En cas d’anxiété, il est important de se reconnecter à ses sensations par la respiration. Véritable point d’ancrage, elle permet d’oxygéner l’organisme et de diminuer la fréquence cardiaque. Pratiquer une activité physique régulière peut être également un bon moyen de prévenir des angoisses naissantes grâce aux hormones secrétées lors de l’activité en question.
L’alimentation joue également un rôle essentiel sur l’inflammation de notre organisme. Manger une alimentation de saison, la moins transformée possible a un véritable impact positif sur notre corps et donc sur notre mental grâce à l’axe cerveau/intestin.
En cas d’angoisses qui dépassent quelques jours, il peut être bénéfique d’aller voir un professionnel pour accompagner dans la douceur et dans la bienveillance cette période de la vie et transmettre des outils à utiliser au quotidien.
Face à son enfant qui se renferme, comment trouver les mots en tant que parents ?
Il convient déjà de trouver un moment calme, et lui dire ce que l’on constate. Surtout ne pas brusquer, ni l’obliger à parler sur le moment. Lui dire que l’on est disponible et présent pour l’écouter quand il sera prêt. Parfois, ce n’est pas simple de se confier à son parent car le lien est trop proche, ne pas hésiter à demander s’il veut en parler à d’autres personnes (un ami, un cousin…) Si jamais l’enfant vous rejette, ne pas en faire une affaire personnelle, vous faites ce que vous pouvez en tant que parents mais parler à quelqu’un d’objectif permet, dans certains cas, de prendre du recul sur la situation.
De plus, un parent qui emmène son enfant chez un professionnel n’est pas un aveu d’échec, bien au contraire. Ce sont des moments où l’on se connecte aux besoins de son enfant en ouvrant la discussion dans une atmosphère bienveillante et sécurisante.
Quels sont les outils pour ne pas appréhender une présentation à l’oral devant un public ?
Il peut être intéressant de s’entraîner en amont devant des personnes de confiance. A force de répétition, ce passage qui nous angoissait devient une routine. Résultat : une diction plus fluide et moins de pensées parasites à l’approche l’événement. En cas d’angoisses, on n’oublie pas de se reconnecter à sa respiration en prenant le temps d’inspirer en gonflant le ventre puis d’expirer tranquillement comme si on dégonflait un ballon.